Ce jeudi 18 novembre 2009, les élèves de secondes A1 et A2 accompagnés de Me Debailleul, de Me Dufermont, de Me Quetu, et moi même sommes partis à la découverte de deux musées : le Musée International du Carnaval et du Masque situé à Binche, en Belgique, et le musée Matisse au Cateau-Cambrésis, près de Cambrai. Pendant ce temps, les élèves de terminale A1 et A2 accompagnés de leurs enseignants : Me Vandamme, Me Heitz, Me Leyronnas, et de Me Bely faisaient le parcours inverse. Sous un beau soleil d’automne, cette journée fut l’occasion de découvrir des musées très intéressants de par leur thématique et leur collection, le tout dans le cadre de visites guidées sous la direction de guides conférenciers expérimentés et passionnants. Seule la frustration de ne pas pouvoir passer plus de temps dans ses musées est venue ternir notre enthousiasme.

Les visites guidées de ces deux musées s’inscrivent dans un parcours  sur les thèmes du masque, de l’identité, de l’être et du paraitre. Ainsi, le Musée International de Binche était tout désigné pour notre première visite. Dans un premier temps, nous avons découvert l’exposition temporaire intitulée « carnet de voyage, en quête d’impressions ». Cette exposition est le fruit du travail d’une globe-trotteuse  photographe qui est allée à la découverte de la culture chinoise, lors d’un périple de deux mois et qui l’a emmenée de Hong Kong aux régions autonomes du Tibet. Elle nous présente le résultat de son travail sous forme d’un carnet de voyage où nous découvrons les masques qui sont utilisés dans le cadre du théâtre Nuo, mais aussi dans l’art du théâtre d’ombres, à côté de magnifiques marionnettes. Puis, dans un deuxième temps, nous avons rapidement visité les collections permanentes du musée qui nous ont donné un aperçu des traditions du masque et du rôle du carnaval en Autriche.  Nous avons pu admirer des exemples de masques venant des quatre continents. La visite nous a également permis de mieux connaitre le carnaval de Binche, ses coutumes et ses costumes. Grâce à cette visite, nous comprenons mieux ce que représente le masque dans la culture chinoise. Il n’est pas utilisé pour recouvrir simplement un visage. Il constitue le symbole d’un autre monde. Il permet à celui qui le porte de se métamorphoser en un être suffisamment puissant pour chasser les mauvais esprits et les démons. Aujourd’hui, la sacralité de l’usage du masque s’estompe au profit de recherche esthétique et de divertissement, mais il garde un lien virtuel avec le monde surnaturel. Finalement la visite de ce musée permet d’illustrer la théorie du structuralisme énoncée par l’ethnologue Lévi Strauss, décédé récemment, en mettant en exergue la présence et le rôle des masques à travers différentes cultures du monde.

Après un très rapide déjeuner, nous sommes repartis dans notre périple culturel à la découverte du musée Matisse, né en 1869 et mort en 1954. Dans un premier temps, nous avons découvert le peintre qui, à travers son œuvre, a révolutionné l’histoire de la peinture en réalisant à la fin de sa vie non plus des tableaux à la peinture à l’huile en suivant les prescriptions académiques pour représenter le plus fidèlement le réel, mais des tableaux utilisant une technique consistant à découper des morceaux de couleur et à les assembler par la technique du collage. Enfin, nous avons très rapidement visité l’exposition temporaire consacrée à Joan Miro intitulée « l’aventure d’Ubu ». Ce peintre espagnol, contemporain de Matisse, est une autre grande figure de l’art moderne. Membre du mouvement surréaliste, il appréciait beaucoup la poésie et tout particulièrement le poète et dramaturge Alfred Jarry (1873-1907) pour son génie verbal , son humour et ses personnages burlesques. Ce dernier invente le personnage d’Ubu qu’il construit en s’inspirant d’un de ses professeurs, Monsieur Hébert ou le « père Hébert » au ventre démesuré. Il met en scène ce personnage à travers une pièce qu’il intitule « Ubu roi ». Ce personnage est pour Alfred Jarry un moyen de dénoncer les effets de l’ivresse du pouvoir sur l’homme. Joan Miro décide d’illustrer ce texte et réalise une série de lithographies où il laisse s’exprimer sa vision de la peinture en totale opposition avec les traditions : une peinture où les formes sont réduites à une expression simple et abrégée, agrémentée de couleurs vives. En illustrant ce texte, il peut également prendre position par rapport aux évènements politiques de son temps en assimilant le personnage d’Ubu à celui de Franco, qui présida un gouvernement autoritaire en Espagne entre 1939 et 1975.

Pour venir compléter ces deux visites et enrichir la réflexion qui doit mener à la réalisation du travail sur les masques et l’identité, le CDI souhaite mettre en valeur les ressources que vous pouvez venir consulter et emprunter.

 

Sur le thème des masques :

 

- carnet de voyage, en quête d’impressions, catalogue d’exposition (30/10/2009-25/04/2010), musée international du carnaval et des masques, Binche.

+ nous avons mis de coté tout une série de documents sur les masques crées à travers les quatre continents.

 

Sur le peintre Henri Matisse :

 

- Essens, Volkmar : Henri Matisse (1869-1954) maître de la couleur, Taschen, 1993. Cote : 759.0642

- Percheron, René : Matisse de la couleur à l’architecture, Citadelle et Mazenod, 2002. Cote : 759.0642

- Maiocchi, Maria : Matisse et les fauves, Le Figaro, 2008. Cote : 759.0642 MAT

 

Sur le peintre Joan Miro :

 

- Joan Miro 1917-1934, Connaissance des arts Hors Série n° 212, 2004. Cote : 759.066.

- Miro, de la figuration au geste, TDC n°871 (Texte et document pour la classe), 2004.

- Erben, Walter : Joan Miro (1893-1983), Taschen, 1988. Cote 759.066

- Scheede, Uwe : les peintres surréalistes, Nouvelles éditions françaises, 1976. Cote : 759.00665

 

Sur le poète Alfred Jarry :

 

- Grendat Aurélie : Ubu roi : connaissance d’une œuvre, Bréal, 1993. Cote : 809.9

- Jarry Alfred : Ubu roi, Flammarion, 2001. Cote : TH JAR

Anne Verteneuil