Comme l’année dernière, l’équipe du CDI propose d’effectuer une petite veille documentaire sur les 2 thèmes du BTS Français : « faire voir » et « le détour ». Nous l’effectuerons à partir des publications en série que nous recevons régulièrement au CDI comme « Le Monde », « Le Courrier International », « Le Nouvel Observateur », « Sciences Humaines »…Nous compléterons cette liste avec quelques sites de presse. Les articles récoltés seront disponibles, au CDI, dans des classeurs.

 

Faire voir

Pour le thème « faire voir », notre attention a été attirée par l’affaire « Tim le tatoué ». Dans un article paru dans Le Monde du 11 septembre 2008, on apprend qu’un homme, prénommé Tim, expose son dos tatoué à la Foire d’art contemporain de Shanghaï. Ce tatouage n’est pas banal puisqu’il s’agit d’une « œuvre », réalisée par Wim Delvoye et vendue le 29 août 2008 à un collectionneur allemand pour la somme de 150 000 euros. Tim a signé un contrat qui l’engage à s’exposer 3 fois par an et à se faire dépecer et tanner après sa mort.

Ce fait divers peut être rapproché du roman d’Eric-Emmanuel Schmitt, intitulé « lorsque j’étais une œuvre d’art ». Michel Meyer nous rappelle dans « Eric-Emmanuel Schmitt ou les identités bouleversées » que ce livre décrit « le calvaire d’un homme qui devient son propre corps, un corps refaçonné en œuvre d’art, au mépris de tout respect pour son humanité ». Certes, le fait divers ne rattrape pas la fiction mais il nous interroge sur la notion d’œuvre d’art, sur l’exhibitionnisme et le voyeurisme, les rapports entre public et privé. Le cinéma a aussi abordé ce sujet de manière amusante avec le film de Denys de la Patellière « le tatoué » avec Jean Gabin dans le rôle du tatoué et Louis de Funès dans celui du collectionneur d’art

 

Depuis l’affaire des 10 soldats français morts en Afghanistan et la publication dans « Paris Match » de photographies de talibans censés avoir participé à l’attaque contre ces soldats, la presse s’interroge, à nouveau, sur l’évolution du photojournalisme. Elle pose, entre autres, la question suivante : comment montrer la guerre ? 

Claire Guillot, dans un article, publié dans Le Monde du 07 septembre 2008, intitulé « nous pouvions montrer la mort », ab_001aborde la question en faisant un parallèle entre l’expérience du photojournaliste Horst Faas qui a couvert la guerre du Vietnam et les photojournalistes en 2008. Les changements peuvent s’articuler autour de 3 axes: la perte de liberté du photojournaliste qui doit demander sans arrêt des autorisations pour aller en première ligne ou pour photographier les morts et les blessés ; la révolution numérique ; et enfin le désintérêt du public par rapport aux questions sociales et politiques. Les lecteurs ne s’intéressent plus qu’aux questions people et au sport. Nous avons acheté le livre consacré au travail de Horst Faas.

Luc Desbenoit, revient sur les conséquences de la révolution numérique dans un article intitulé « une espèce en voie de disparition », paru dans le numéro 3059 de la revue Télérama. Fini l’artisanat, le mot d’ordre est travailler dans l’urgence pour permettre de vendre la photo dans les plus brefs délais. La photographie est devenue une marchandise comme une autre. On assiste à une concentration des agences, à une concurrence accrue avec la multiplication des photojournalistes et l’arrivée de photographes amateurs qui peuvent photographier les événements avec un simple portable. Christian Caujolle déplore, dans ce même numéro, que l’image ne fait plus qu’illustrer le propos

Enfin de nombreuses articles réagissent à la publication dans le Paris Match du 03 septembre

de photographies de talibans soupçonnés d’avoir tué 10 soldats français. Dans un éditorial, trouvé sur le site de Paris Match (http://www.parismatch.com/dans-l-oeil-de-match/reportages/afghanistan-le-pays-qu-il-faut-sauver-la-guerre-qu-il-faut-montrer/(gid)/50610) Olivier Royant justifie la publication des photos dans son journal. Pour lui, « dire la vérité, c’est montrer » . Dans un article publié dans le Monde du 12 septembre, intitulé « le choc des photos », Michel Guérin présente les termes du débat autour de la parution de ces photos. Tout d’abord, il revient sur les indignations des politiques, des militaires et des familles des victimes. Il donne, ensuite la parole à Jean-François Leroy, directeur du festival Visa pour l’image de Perpignan qui a décidé de projeter les photos sur grand écran.

 

Enfin, dans un article intitulé « l’Inde lance la mode du « pauvre chic » » et publié dans Le Monde en date du 12 septembre, vous pourrez découvrir cette étrange campagne publicitaire qui montre des pauvres gens du Rajasthan, portant un accessoire de luxe.

 

Bonne lecture