a1Quelques nouveautésa2

Deux dictionnaires tout d’abord. Nous avons acheté un nouvel exemplaire du « dictionnaire de philosophie » d’André Comte->Sponville, paru aux PUF, pour compléter voire remplacer le précédent qui était dans un mauvais état suite à diverses photocopies. Cette nouvelle édition est augmentée et représente toujours un excellent point de départ pour vos approches conceptuelles. De son côté Michel Riot-Sarcey, Thomas Bouchet, Antoine Picon et quelques 70 autres auteurs proposent chez Larousse « le dictionnaire des utopies ». Après les dictionnaires, une anthologie : Charles Harrison et Paul Wood ont écrit, chez Hazan, « art en théorie 1900-1990 ». L’ouvrage aborde de manière chronologique les différents mouvements du XXème siècle Dans le domaine du textile, signalons le livre de Georges Vigarello sur « la silhouette du XVIIIe siècle à nos jours », paru au Seuil. L’auteur nous propose une approche historique de ce mot qui est devenu une véritable valeur aujourd’hui. Né en 1760, le mot vient de M. Silhouette, ministre de Louis XV qui n’a fait qu’un bref passage au ministère des finances.. Il désigne d’abord les dessins pauvres, les traits ombrés. Aujourd’hui, on l’associe volontiers au corps de la femme. Le livre, richement illustré, explique le glissement de sens. Comment on passe de l’art du dessin à l’art du paraître ?

Pour les élèves de BTS, nous avons acheté les manuels de préparation à l’épreuve de culture générale. Au programme cette année : « paroles, échanges, conversations et révolution numérique » et: « la part de rêve que chacun porte en soi ». La plupart des maisons d’édition proposent leur publication : Ellipses, Hachette, Nathan, Bréal, Hatier. Pour le deuxième thème, vous pourrez lire également le roman de Jean-Bertrand Pontalis « le dormeur éveillé ». Je vous propose la présentation du Mercure de France sa maison d’édition : «  Comment parvenir à ce que l’œil écoute, que toucher et goûter a3ne soient qu’un, qu’un sa4tyle soit ma voix et que cette voix soit aussi la vôtre qui ne lui ressemble en rien, qu’elle soit celle des ondes et des bois Le tableau de Piero della Francesca, Le songe de Constantin, qui se trouve à San Francesco d’Arezzo, ouvre le livre et lui donne son mouvement. La figure du dormeur éveillé au premier plan du tableau, cet homme assis, au visage mélancolique, la tête légèrement penchée et appuyée sur sa main, qui garde le sommeil de l’empereur Constantin, sera la figure-clef de J.-B. Pontalis. Il est son double, son complice. Lui, le veilleur, le guetteur, le gardien des rêves. Lui, l’homme à la pensée rêvante. L’enfant, mais aussi le jeune homme, puis le philosophe, l’analyste, l’écrivain. L’écriture et la pensée de J.-B. Pontalis se développent à partir de différents motifs : une carte postale dans une bibliothèque, une conversation avec un ancien ami retrouvé par hasard, la mémoire d’un instant d’enfance, un mot qu’on avait mal compris à l’école qui devient rétrospectivement limpide, la mort brutale du père, le lien tourmenté avec le frère, l’amour d’un paysage, le plaisir d’une lecture, la découverte d’un peintre, la fidélité à une maison… L’enfant au regard perdu vient guider l’écoute et le silence du psychanalyste. Il l’accompagne, il est toujours présent. Il y a dans ce livre un élan et une douceur, une façon de questionner le réel et de l’aimer, de ne pas le séparer du rêve. De dire qu’il faudrait apprendre à se séparer de soi pour garder le désir d’avancer, d’aller toujours au devant de ce qui, n’étant pas soi, a des chances d’être à venir. Quelque chose ici demeure, persiste, ne renonce jamais. Quelque chose qui donne envie, qui accueille le langage comme s’il était toujours neuf, comme s’il apparaissait lui aussi sous la forme d’un rêve et qu’il nous étonnait. Poème de la mémoire, pudeur du récit, plaisir du conteur, tout cela à la fois est contenu dans ce livre dont le nom fait malicieusement signe à l’une des Mille et une nuits, la trentième dit-on. Rendre visite à sa mémoire pour qu’elle ne nous oublie pas ? Ce serait finalement peut-être cela le secret du dormeur éveillé. Des mots, des images, des traits, tout plutôt que le cri surgi de la détresse et de l’effroi, ce cri d’un enfant perdu que personne au monde n’entend, nous dit J.B. Pontalis. ».a7 De son côté, Anne de Fourmantelle a écrit un essai intitulé « intelligence du rêve » et publié chez Payot, L’auteure nous amène à réfléchir sur les particularités du rêve, sa place à part, son articulation avec l’éveil, la conscience, l’intime. L’auteure interroge les figures symbolia6ques de l’ange, du génie poétique et du daimôn en tant que messagers de la parole.Marc Dugain nous entraîne dans son roman « avenue des géants » sur les traces d’un sérial killer de femmes, pas très éloigné du dahlia Noir. Dans ce roman policier à rebondissements nous nous plongeons dans les arcanes de la psychanalyse, de la folie. Le héros n’est autre qu’un adolescent ordinaire, mesurant 2,20 mètres et possédant un QI supérieur à Albert Einstein. Le roman s’inspire d »un personnage réel et est publié aux éditions Gallimard.

Terminons provisoirement avec trois albums ^pour la jeunesse à l’occasion du prochain salon de Montreuil. Signalons tout d’abord le livre Rop Van Mierlo publié aux éditions Mémo que nous suivons depuis longtemps. L’illustrateur dessine des taches de couleur qui représentent des animaux comme nous pouvons les voir dans les nuages ou dans les tests de Rohrschach. Nous apprécions tout particulièrement la douceur du résultat. Gauthier David pour le texte et Amélie Fontaine pour les illustrations publient chez Hélium « les animaux manient les mots ». Les auteurs invitent les enfants à jouer avec les animots : contrepèteries, anagrammes, acronymes, virelangues qu’il faut répéter à l’infini, mots valises, mots cachés.. Chaque page ressemble au cerveau en arborescence des enfants, où les phrases et les dessins partent en tous sens. Les images débordent d’une ménagerie de bois, de pointillés, de tissage et de grillage. Toujours chez Hélium, Delphine Chedru écrit « la princesse attaque ! » sous titré « un livre-jeu dont tu es le héros ou l’héroïne ». Particularité de ce livre dont on est le héros c’est qu’il s’adresse aux enfants à partir de 4 ans. Il s’agit du pendant féminin du « chevalier courage ! » La princesse court à la rescousse du chevalier courage prisonnier du cyclope vert.

Pascal Broutin

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