francoisFrançois L’Yvonnet dénonce dans un article du supplément du Monde T.V., en date du 15 avril 2012, l’omniprésence et l’hyper puissance des humoristes dans les médias télés, radios. L’auteur fait remonter le phénomène à Coluche et aux guignols de l’info. Cette réalité a pour conséquence très fâcheuse que tout est noyé dans le rire. Rien de ce qui est dit ne peut être sérieux. Le sérieux devient dérisoire. Cette dérision ne grandit pas la pensée, elle la nivelle vers le bas. Dans les émissions mêlant politique et humour, l’important n’est pas d’apporter des idées mais c’est de faire rire. Pour L’Yvonnet, « le bon mot y tient lieu de pensée ».

En apparence critiques, les humoristes n’attaquent pas vraiment le pouvoir. Il cite Baudrillard pour qui : « si la liberté d’expression ne comporte pas un risque  de la part de celui qu’elle engage alors elle se vide de son contenu. La liberté d’expression, c’est aussi celle du débat, voire du duel, avec la possibilité de se mettre en danger ». Les politiques utilisent les humoristes comme faire-valoir. Ils participent en rigolant ou en ajoutant un trait d’humour.

Être drôle permet de les rendre populaires. Le bouffon est devenu plus puissant que le roi., comme Chicot qui détrône Henri III de Valois dans « la dame de Monsoreau » d’Alexandre Dumas. Pour retrouver son rôle subversif, l’humour doit prendre ses distances avec les médias, comme le font quelques rares vrais philosophes. Mais, souvent, l’appât du gain demeure trop fort. Pour en savoir plus, vous pouvez lire le livre de François L’Yvonnet : « Homo comicus, ou l’intégrisme de la rigolade », publié chez Fayard

Pascal Broutin