blig« La mort est mon métier » a été écrit par Robert Merle en 1952 et raconte de manière romancée la vie de Rudolf Höss, renommé Rudolf Lang dans l’ouvrage. Ce dernier a participé de manière active à l’élimination industrielle des juifs pendant la seconde guerre mondiale en proposant des moyens sophistiqués pour augmenter les quotas. Il dirigea le camp d extermination d’Auschwitz-Birkenau. Ce livre nous intéresse par rapport à la problématique de l’épreuve de français du BTS « génération(s) », en particulier dans les premiers chapitres où l’auteur nous présente la relation que le héros, Rudolf, entretenait avec son père, à l’âge de 13 ans. Son père, corps raide, maigre, gigantesque, fait régner dans sa famille une discipline très janséniste : messe à 6h du matin, prières et confessions régulières en famille, coucher pour tous à 21h, aucune marque d’amour, son père l’oblige à marcher au pas. L’enfant doit obéïssance totale à son père; il doit même lui demander la permission de s’exprimer. « Oui père » résonne dans le début du roman, comme un leitmotiv. Son père lui annonce au début du roman, dans le premier chapitre qu’il a choisi son avenir : son fils deviendra prêtre. « Et enfin, je promis solennellement à la Sainte Vierge que si l’enfant qui allait naître était un fils, je le consacrerais à son service ». Il veut que son fils devienne prêtre pour qu’il intercède en sa faveur auprès de Dieu, car il a commis en France ( ‘Paris, Rudolf, est la capitale de tous les vices! ») une faute grave qui l’ a rendu malade. Avant son ordination, son père prend et prendra tous les péchés de sa famille sur ses épaules. Après, le fils prendra le péché de son père sur ses épaules. Cette relation dans la famille, obéissance aveugle au père, l’absence d’amour dans la famille, l’absence de contact physique vont expliquer en partie la dérive inhumaine du héros. D’autres éléments de l’histoire du jeune héros expliquent sa dérive : la trahison du prêtre par rapport au secret de la confession, son engagement dans l’armée allemande à 16 ans, la manière dont il est reçu à son retour de ses années de guerre…L’enfant apprend l’obéissance aveugle face à son père. Il apprend à faire preuve d’une froideur totale face aux sentiments, aucune place pour un quelconque sentiment. Par rapport à notre thème, outre la nature de cette relation, le partage, la transmission de la faute me semble tout à fait intéressant. je vous invite, donc,  à lire le premier chapitre de la page 9 à la page 53

Pascal Broutin