b1La bande dessinée rencontre un vif succès au CDI, provoquant une multitude de prêts mais aussi d’échanges et de partage. Nous attention s’est d’abord portée sur l’album de Zep « une histoire d’hommes », paru auxb2 - Copie éditions rue de Sèvres. Nous connaissons bien sûr l’auteur pour son fameux Titeuf. Aujourd’hui, ses héros ont grandi. Zep signe un premier album avec des personnages de son âge. Et c’est très réussi. Nous découvrons dans cet album 4 copains d’enfance qui ont formé un groupe rock et se sont séparés. Ils se retrouvent une vingtaine d’années plus tard. Tous un peu plus vieillis, la vie ne les a pas toujours gâtés. Mais pourquoi Sandro leur a-t-il demandé de venir ? Un secret se cache derrière cette venue. Un beau livre sur l’amitié et le deuil, le sens de la vie, avec toujours un grand sens de l’humour ; Le dessin change : on passe de la planche bien découpée très colorisée, avec des dessins caricaturés à un album proche du carnet de voyage tout en nuance pastel, avec des dessins réalistes. Nous poursuivons quelques séries le volume3 d’Aama de Frédérik Peeters sous-titré le désert des miroirs, publié chez Dargaud. Chez le même éditeur, Diaz Canales et Guarnido publient le cinquième volet de Blacksad. Leur héros préféré, le chat noir membre du FBI plonge cette fois-ci dans le monde des Beatniks, des blues Angeles, du cirque. Nous assistons à un road movie classique du cinéma et du roman américain. Il faut noter que nos trois ans d’attente depuis le précédent opus ne sont pas complètement récompensés. Nous sommes déçus par la faiblesse du scénario,et en particulier le simplisme de la fin, la multiplication des ellipses. J’ai beaucoup aimé la scène sur le racisme avec le perroquet Margaux Motin continue toujours dans un ton léger avec son héroïne féminine grande adolescente, la trentaine tout de même, qui s’est séparée de son homme ce qui la plonge dans une forme de régression qui la rapproche de sa fille de sept ans. Après son blog, et son premier album « j’aurais adoré être ethnologue », nous vous invitons à découvrir cet album plein d’humour « la tectonique des plaques »qui reflète un pan de notre société. Enfin, plongez dans le grand bleu du tome 2 de « Kililana song » de Benjamin Flao., paru aux éditions Futuropolis, en b3 - Copieparticulier dans les planches composées d’une seule vignette de la fin du livre. Alfred publie chez Delcourt « come prima ». Il s’agit d’un road movie entre la France et l’Italie, entre le présent et le passé, un retour aux sources à bord d’une mythique Fiat 500. Deux frères se retrouvent après une longue séparation pour ramener les cendres de leur père dans son village natal. Nous découvrons les secrets qui les séparent grâce à desb4 retours en arrière surexposés. J’ai tout particulièrement aimé l’histoire, cette réflexion sur le temps qui passe et qu’on perd souvent avant de dire aux autres qu’on les aime. L’histoire est vraiment à fleur de peau et l’auteur réussit par ses dialogues et dessins à entrer profondément dans les relations entre les personnes. Jugez par exemple de la qualité des dessins et des dialogues dans la scène des draps. Graphiquement, Alfred réussit à rendre les couleurs de l’Italie. Parfois, nous avons l’impression de nous replonger dans l’âge d’or du cinéma italien des années 50/60.

Nous avons mis un accent tout particulier pour le cinéma à l’occasion de cette commande. Tout d’abord, nous nous sommes intéressés aux rapports qu’entretiennent le son et l’image au cinéma. Cinéma sonore, cinéma parlant, le son n’a pas vraiment pris sa place dans le septième art. Deux livres du même auteur, Michel Chion, abordent cette question : « un art sonore, le cinéma histoire, esthétique et pratique », publié aux cahiers du cinéma et « le son traité d’acoulogie », publié chez Armand Colin. Dans le deuxième, l’auteur développe le contenu d’une nouvelle discipline l’acoulogie. Reprenant la démarche de Pierre Schaeffer, qui a créé les concepts permettant de penser et de décrire les sons comme des objets, il explique comment le son est un objet culturel à construire par ses techniques d’écoute et par une exigence de b5 - Copienomination.Il nous invite à une investigation du sonore dans notre vie quotidienne, mais aussi dans la littérature, la philosophie, la musique et le cinéma. Il examine également les mutations que le son a connu avec l’apparition du téléphone, du phonographe, de la radio, du cinéma et plus récemment des techniques numériques. Le premier aborde la son plus sous l’angle du cinéma. Présenté de manière chronologique, b8 - Copiel’accent est principalement mis sur les trente dernières années avec l’apparition du son Dolby. L’auteur montre comment le muet persiste à exister sous le parlant. Il examine les grands cinéastes qui ont donné leurs lettres de noblesse au son  comme Chaplin, Vigo, Hitchcock, Tati, Tarkovski…En bref, l’auteur nous propose une histoire du cinéma à travers le son. Un réalisateur à l’honneur maintenant : Chris Marker à l’affiche actuellement à Beaubourg Dans un premier temps, nous vous proposons une revue l’avant-scène cinéma qui consacre un numéro spécial au cinéaste. A l’affiche trois films : « la jetée », « l’ambassade », et « lettre de Sibérie ». Pour les deux derniers, vous pourrez lire le découpage intégral et les dialogues. Dans ce numéro, vous découvrirez un entretien avec Christine Van Assche, commissaire de son exposition à Beaubourg, un hommage d’Agnès Varda, une analyse du « fond de l’air est rouge». De leur côté, André Habib et Viva Paci co-dirigent chez l’Harmattan un collectif qui s’est intéressé au cinéaste. Le livre s’intitule « Chris Marker et l’imprimerie du regard ». De ses premiers textes, poésies, critiques et nouvelles publiés dans la revue « Esprit » à ses expositions en passant par ses films, les auteurs montrent comment Marker est un véritable héritier de Medvedkine et des artisans du « cinéma-train », inventeurs de « l’imprimerie du regard ». Son œuvre opère un jeu de balancier entre le passé et le futur par quoi se constituent sa mémoire et une archéologie sensible et unique des techniques. L’ouvrage tente de montrer comment la pensée de Marker s’est incarnée dans la technique. De son côté et de manière plus légère, Jovanka Vuckovic propose chez Hoëbeke « Zombies ! : une histoire illustrée des morts vivants ». Il s’agit d’une anthologie principalement consacrée au cinéma. Une petite place est dédiée à la littérature en début d’ouvrage à la bande dessinée, aux jeux vidéos et à la musique à la fin. L’approche est chronologique. Le livre est richement illustré. Enfin, un petit livre plus technique sur le dessin b9 - Copied’animation intitulé « stop motion », paru chez Pyramyd. L’auteur, Barry Purves nous explique la manière de créer le mouvement image par image par des arrêts et des reprises répétées de la caméra, Divers aspects sont abordés comme les images mais aussi les décors, le son, les éclairages…

Face au développement des réseaux, nous nous sommes procuré plusieurs essais sur le sujet. Emmanuel Lazega propose dans la collection « que sais-je ? », chez PUF, un petit livre très synthétique qui nous présente l’intérêt des réseaux sociaux comme outil pour analyser un milieu, un ensemble social. Elle permet de cartographier les échanges sociaux et économiques. Cette nouvelle méthode nécessite un savoir faireb6 - Copie que l’ouvrage tente de circonscrire. Le livre de Pierre Mercklé, intitulé « sociologie des réseaux sociaux », paru à la Découverte dans la collection repères aborde la même question. De son côté, Dominique Cardon consacre le numéro 984 de la revue problèmes politiques et sociaux à Internet et aux réseaux sociaux. Il essaie de montrer en quoi ces réseaux naissent dans un contexte bien particulier mais aussi comment ils l’influencent. Ils permettent l’émergence des révoltes, mais remettent aussi en cause la notion d’intimité. Comme toute révolution technologique, les réseaux sociaux suscitent des craintes mais aussi des espoirs, Lev Manovich nous propose dans son livre « le langage des nouveaux médias », paru aux presses du réel, une tentative d’analyse sans beaucoup de recul de l’imagerie numérique. Il essaie de montrer comment naissent ces nouvelles images en relation avec ses ancêtres que sont la peinture, la photographie, le cinéma ou la télévision, mais surtout en quoi elles s’en distinguent.

Enfin, dans le domaine du design graphique, Helen Armstrong nous propose une anthologie de 24 textes fondamentaux sur le graphisme, intitulé « le graphisme en textes : lectures indispensables ». Le livre est paru aux éditions Pyramyd. Nous voyons ainsi comment certaines problématiques ont été abordées au fil du temps. Les différents graphistes qui s’expriment essaient de prendre un peu de recul par rapport à leur profession et poser plutôt le pourquoi que le comment.

Bonnes lectures

Pascal Broutin

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