Makers, Bonne Année à tous!! J’aimerais commencer cette année par un petit texte sérieux qui fleure bon l’anticipation mais qui est déjà notre réalité. Je veux parler du livre de Chris Anderson publié chez Pearson « Makers : la nouvelle révolution industrielle ». L’auteur est le rédacteur en chef de la célèbre revue Wired. Auparavant, il travaillait comme journaliste pour les prestigieuses revues « Science » et « Nature ». Dans ce livre, il remet en cause la célèbre phrase de Karl Marx « le pouvoir appartient à ceux qui contrôlent les moyens de production ». L’important aujourd’hui serait plutôt la location des moyens de production. Il y a peu de temps encore un inventeur perdait le contrôle de son innovation, malgré le dépôt de brevet. En effet, il devait faire appel à un producteur, un industriel un entrepreneur pour fabriquer et commercialiser le ou les objets dérivant de son invention. Très rapidement, l’industriel modifiait son invention et l’innovateur se trouvait dépourvu de tout recours et de tout droit. Grâce aux nouveaux outils comme l’imprimante 3D et la fraiseuse à commande numérique, la découpe-laser…, l’inventeur peut auto fabriquer. Une nouvelle génération de do it yourself, de makers est en train de naître. Grâce au web collaboratif, les open hardware (matériels libres à l’image des open source programmes libres), les inventions peuvent devenir des actes collectifs et s’enrichir des propositions de chacun. L’ordinateur multiplie les potentiels humains, il accélère la création mais aussi la diffusion. L’ordinateur démocratise les bits mais aussi les atomes. Pour l’auteur, l’avenir verra la création de makerspaces dans le monde, véritables établissements de production partagée. Le gouvernement Obama veut d’ailleurs créer dans les écoles des ateliers makers avec des imprimantes 3D, des découpe laser, des cours d’EMT à l’ère du Web, des cours de CAO (conception assistée par ordinateur) avec des logiciels gratuits comme Sketchup ou Autodesk.
Ce système de production présente beaucoup de vertus :
Comme nous l’avons vu les makers partagent leur création en ligne, des idées viennent enrichir le projet. Pour les productions à petite échelle, nous pourrons assister à une relocalisation de la production. Certes, la production de masse demeura dans les pays émergents. Les coûts d’investissement dans les locaux, les machines sont moindres par rapport aux usines traditionnelles. De nombreux fablabs se tiennent dans des garages ou à domicile avec comme seule machine un ordinateur. On assiste aussi à une forte baisse des coûts dans le domaine de la recherche et du développement. Les concepteurs utilisent pour leurs modèles des formats de fichiers courants qu’ils peuvent envoyer à des services de fabrication commerciaux qui les produiront dans la quantité voulue (grande flexibilité, fin des stocks et des coûts de stockage, fabrication sur mesure ou à grande échelle), aussi aisément qu’il les fabriquerait sur son bureau. Il ne faut plus attendre qu’un objet soit assez demandé pour que l’industrie s’y intéresse et que les commerçants les disposent en magasin. Comme pour les photographies, on pourra imprimer soit même sa création ou envoyer le fichier à un prestataire. Les ventes se feront bien sûr directement via Internet. Le cheminement de l’idée à la création d’entreprise est radicalement abrégé ainsi que le circuit du vendeur à l’acheteur. Moins d’investissement signifie aussi moins de risque en cas d’échec. Le prix de revient va baisser.
La troisième révolution industrielle :
Chris Anderson nous propose un panorama des différentes révolutions industrielles
La révolution de l’agriculture a permis aux hommes de se libérer des contraintes de la chasse et de la cueillette, de nourrir plus de personnes et de se libérer du temps. Avec ce gain de temps et de disponibilité d’esprit, ils ont pu inventer l’écriture et la lecture
La première révolution industrielle date du 18ème. James Hargreaves invente le métier à filer. Avec un système de pédales, l’opératrice pouvait filer 8 fils en même temps. Cette machine avait été inventée précédemment. Mais un contexte favorable a pu voir le développement de cette industrie : l’arrivée du coton bon marché, le vote de lois en Angleterre encourageant l’innovation. Il utilise des nouvelles sources d’énergie comme l’eau, la vapeur. James Watt invente la machine à vapeur en 1776.
La deuxième révolution voit l’arrivée du procédé Bessemer pour la production de l’acier, le taylorisme, le fordisme et le travail à la chaîne.
Le travail manuel puis le travail mécanique libèrent les populations. Le niveau de vie augmente. La population s’accroît. Elle augmente de 300 % entre 1700 et 1850 en Grande Bretagne. Le niveau moyen par tête d’habitant est multiplié par 10 entre 1800 et 2000. L’espérance de vie passe de 38 ans en 1800 à 76 ans en 2000. La durée du travail n’a cessé de diminuer avec un tassement voire une augmentation ces dernières années.
La troisième révolution est celle que nous vivons. Elle commence dans les années 50.
L’information, la communication, l’informatique sont des multiplicateurs de force et font pour les services ce que l’automatisation a fait pour les industries. Elles amplifient la force cérébrale, permettent des gains de productivité, libèrent du temps.
Le mouvement Maker naît dans les années 2010. La première imprimante 3D date de 2007. Les fablabs (how to make almost anything), les ateliers Makers disposent d’une panoplie de machines en constante évolution .La loi de Moore s’applique à ces nouveaux outils : comme pour l’ordinateur, les machines deviendront de plus en plus puissantes et coûteront de moins en moins cher. L’imprimante 3D va se démocratiser plus vite que la 2D.
L’imprimante 3D
L’auteur explique le fonctionnement des imprimantes 3D de manière très pédagogique
Donc aucune hésitation, allez à la découverte de l’année 2014 et des suivantes en lisant surtout la première partie.
Pascal Broutin