a1Nous nous intéresserons au dernier chapitre de ce recueil, intitulé : « l’animal inférieur ». Dans ce texte, il s’oppose frontalement aux théories de l’évolution de Charles Darwin qui soutient l’ascendant de l’homme sur les animaux inférieurs.Pour Twain, l’homme représente, au contraire, la descendance d’animaux supérieurs, qui auraient en quelque sorte dégénéré et se seraient abâtardis.

Il nous en dresse un portrait peu élogieux en énumérant des défauts qui le distingueraient des autres animaux.

Il commence par la cruauté. Il prend l’exemple d’un chasseur de bisons qui en tue 72 pour n’en manger qu’un, alors qu’un anaconda, après avoir englouti un veau, regardera les autres de manière totalement désintéressée. Il est le seul à faire souffrir pour le plaisir. Il a inventé la guerre, en même temps que la propriété, ainsi que l’esclavage. Aujourd’hui, « l’homme est encore l’esclave de quelqu’un moyennant un salaire » et fait le travail a2de cet homme. Les animaux supérieurs sont les seuls qui ne font que leur propre travail et qui satisfont leur propre besoin.

« L’homme est le seul animal religieux ». Il aime son prochain comme lui-même tout en lui tranchant la gorge.

Autre caractéristique qui explique sa cruauté : l’avarice. L’homme a « un appétit féroce pour plus d’argent » et le milliardaire n’hésite pas à dépouiller les plus démunis du peu qu’ils ont. Même les écureuils, les fourmis, les abeilles n’accumulent que la nourriture nécessaire pour l’hiver.

La passion de la revanche, de la vengeance est le propre de l’homme.

« L’indécence, la vulgarité, l’obscénité sont l’apanage de l’homme ». « Les animaux ne cachent rien, n’ont honte de rien ». « L’homme est l’animal qui rougit »

En conclusion, « l’homme est d’une bêtise incurable ». Son principal défaut est son sens moral. C’est-à-dire cette capacité unique qui donne à l’homme la possibilité de faire le mal. La rage est une maladie bénigne par rapport au sens moral. « Nous avons dégénéré depuis quelques ancêtres lointains ». « Plus bas que nous rien. Rien si ce n’est le Français ». Ce dernier possède quelque chose de plus bas que le sens moral c’est le sens immoral. Il nous compare à un « British Museum des tares et des infirmités ».