blog1Une fois n’est pas coutume, j’aimerais vous parler de science et tout particulièrement de robots. Plusieurs événements m’en donnent l’occasion :  tout d’abord, la grande exposition de la Cité des Sciences de Paris, intitulée « Science (et) fiction : aventures croisées », et, dans ce cadre, la tenue blog2d’une conférence remarquable, intitulée « où vont les robots ». Deux chercheurs ont pris la parole : Pierre-Yves Oudeyer qui travaille à l’INRIA de Bordeaux (Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique) et Jean-Claude Heudin directeur-adjoint de l’IIM Léonard de Vinci et directeur de l’IMedialab. Je rendrai principalement compte de cette conférence. Et, enfin, je rencontre des demandes régulières des étudiants par rapport à ce thème. En effet, ce thème déborde largement du domaine des sciences. Il concerne, bien évidemment, l’éthique, la philosophie mais aussi les arts, comme nous allons le voir. En effet, dès ses premiers pas, l’homme a cherché à reproduire le vivant: : la Vénus de blog3Lespugne, la dame de Brassempouy. Dans l’antiquité, les artistes vont ajouter le mouvement et produire des masques articulés. Les Égyptiens voulaient voir les dieux s’incarner. Pour cela, les prêtes portant des masques devenaient le vecteur de la divinité. Les statues se rapprochent de plus en plus de la vie comme dans la statuaire grecque qui inspira d’ailleurs Prosper Mérimée pour l’écriture de « la Vénus d’île ». La Grèce antique va inventer la mécanique. Héron d’Alexandrie imagine toute une série de systèmes sophistiqués, de machines hydrauliques comme une fontaine automatique, un distributeur d’eau…On lui doit également l’invention des automates.Ceci dit, les blog4« vrais » premiers automates vont apparaître au siècle des Lumières avec Jacques de Vaucanson et son fameux canard digérateur. Forme à la Préhistoire, mouvements dans l’Antiquité, ils acquièrent de l’autonomie au XVIIIème siècle. Contrairement aux robots, les automates s’apparentent à des mécanismes programmés qui fonctionnent comme des boites à musique : un cylindre, menu d’ergots soulève des cannes qui actionnent les membres. Les séquences sont fixes, il n’existe aucune interaction possible. L’automate répète toujours le même mouvement. Cet état de fait le différencie du robot. Le robot est intelligent. Le mot robot apparait en 1920 dans une pièce de Karel Capek RUR (Rossum’s Universal Robots). Dans cette pièce, un savant met au point une matière qui permet de créer des humains artificiels qui ne font que des taches serviles. Après s’être redu compte que l’homme ne sert plus à rien, ils se révoltent. Le mot vient du tchèque « robota » qui signifie travail forcé, travail pénible. Avec ces créatures artificielles, l’homme remet en cause le 2ème commandement « tu ne feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre et qui sont dans les eaux plus bas que la terre ». La littérature va s’emparer du thème dans blog5« Frankenstein » de Mary Shelley ou »le Golem ». On retrouve à chaque fois le même schéma narratif : un humain maitrise une technique particulière (la sculpture pour le Golem, le docteur Frankenstein la chirurgie.) L’interdit religieux est toujours présent, seul Dieu est habilité à donner la vie. Pour donner vie à la créature, il faut une intervention extraordinaire, magique. Le mot Emet, mot magique, donne la vie blog6au Golem, comme la foudre pour la créature de Frankenstein. Cette transgression donnera lieu à une malédiction, à une punition. Nous retrouvons particulièrement cette image négative du robot dans l’imaginaire occidental. Au japon, le robot sauve l’humanité. Actuellement, la médecine développe énormément la robotique. La tendance va dans le sens du développement de surhommes, d’hommes augmentés, d’hommes hybrides. La transition entre l’homme réparé et l’homme augmenté (surhomme) devient envisageable. Les nanotechnologies, les biotechnologies s’attaquent au code ADN pour améliorer les fonctions des individus.  Robocop arrive.Tout s’inscrit dans la perspective de l’évolution humaine : du stade animal au stade cyborg.

blog7Pour finir, quelques mots en ce qui concerne les robots, l’avenir apparait beaucoup plus lointain. Les premiers vrais robots apparaissent dans le milieu du 20ème siècle en même temps que l’ordinateur. Pour en savoir plus, je vous renvoie à un grand inventeur assez méconnu Alan Turing, un des pères de la programmation, de l’ordinateur et de l’intelligence artificielle. Les premiers robots réalisent des taches industrielles, répétitives. Les robots évoluent et deviennent explorateurs. Ils voyagent dans les océans ou vers les autres planètes. Les robots font de plus en plus preuve de sophistication comme les avions qui ne nécessitent presque plus de pilote et qui  prennent des décisions complexes en cas d’imprévu. Eh oui, nous confions notre vie à des robots. Les robots domestiques se développent : robots tondeurs, robots aspirateurs. Des recherches se développent dans le domaine de l’aide à la personne handicapée, à la personne âgée. Tous ces robots nécessitent le travail important d’une équipe d’ingénieurs pour modéliser, programmer les actions. Le robot apprend des choses limitées. Impossible pour monsieur tout le monde de lui apprendre quoi que ce soit de nouveau. Pour en savoir plus, je vous renvoie à l’article de Pierre-Yves Oudeyer.

Sur le site Flowers Inria vous trouverez une vidéo tout à fait intéressante.

Pascal Broutin